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C’est sous une chaleur écrasante que notre pote Nora (Zita Hanrot) et sa mère Fatma (Samira Brahmia) prennent la route vers la prison de Fleury-Mérogis. Derrière les barreaux se trouvent des pères, des fils ou encore des frères et la visite de leurs proches reste le dernier contact avec le monde extérieur. En raison des strictes procédures de sécurité, c’est un long parcours qui attend chaque visiteur avant de pouvoir se rendre aux parloirs et déjà des tensions naissent. Quand ce n’est pas avec les surveillants, certains visiteurs règlent leurs comptes et la température ambiante ne va pas aider à apaiser les esprits.
Évoquer l’univers carcéral c’est généralement s’intéresser à ce qui se déroule au cœur des prisons, Rachida Brakni a choisi une autre direction. La réalisatrice a préféré se focaliser sur les proches venant en visite et qui finissent par perdre, à leur façon, une certaine liberté. Comme le résume son titre, De sas en sas apparaît comme une sorte de huis-clos progressif durant lequel on partage la longue attente des personnages. Au fur et à mesure que le temps passe, émergent les fragilités de chacun que ce soit l’usure psychologique de ces visites ou encore l’indifférence qui finit par prendre le pas. Une première réalisation qui propose une vision originale complétée par un casting de qualité, voilà une occasion parfaite de s’évader à travers l’écran.