A 94 ans, Priscilah Sitienei que tout le monde appelle Gogo pourrait profiter d’un repos bien mérité mais elle, au contraire, a décidé de retourner sur les bancs de l’école ! Une décision mûrement réfléchie lorsqu’elle a appris que certaines de ses arrière-petites-filles refusaient d’y aller. C’est donc d’abord pour les convaincre mais aussi parce qu’apprendre est un vrai privilège qu’elle a décidé d’endosser son cartable. Un défi qui était loin d’être gagné d’avance puisqu’au départ sa décision a provoqué de nombreuses moqueries. Il a fallu aussi se battre pour convaincre le directeur de l’école de lui laisser sa chance mais Gogo sait être convaincante. Une persévérance et une soif d’apprendre qui devraient inspirer toutes les petites filles du Kenya.
Que ce soit avec Le chemin de l’école ou Le grand jour, j’ai toujours eu du mal à accrocher aux réalisations de Pascal Plisson. A mes yeux, le documentaire doit permettre au spectateur une plongée dans une réalité or Gogo, tout comme les œuvres précédentes, se construit à travers des passages scénarisés semblables à un film. Un style qui pourrait en rebuter plus d’un même si l’essentiel est ailleurs à savoir la découverte de cette incroyable nonagénaire kényane qui fait preuve d’une énergie débordante. On ne peut que se montrer admiratif devant la volonté de Priscilah Sitienei d’apprendre mais surtout de donner envie aux autres d’apprendre. Un portrait à découvrir mais dont la forme ne plaira pas forcément à tout le monde !